myrte féal

 

 

 

coucher de soleil sur l’étendue
l’arc planté dans la nue
au firmament la pensée inconçut la parole
et le désir au cœur j’engendrerai les mots
comme des berceaux pour y endormir
ma volonté
mon verbe aimer je t’ai figuré image
par image dans le relief de chaque image
tu m’as rendu la ressemblance
en mon sein de feuille chaleur saveur parfum
mon enfant fleur mon fruit de la connaissance
je t’ai porté pendant tout un calendrier pour me faire marchande de tes autre saisons…/..

 

 

…/.. on va t’accommoder
te consommer
t’incorporer

 

 

 

 

 

une plante aveugle grimpe vers la lumière
je me déroule au présent dans ma ligne de vie aux abords d’un jardin
Il pleut        les gens vont à un bal costumé
silence       stop       la foule est en noir et blanc                        UN BLANC
réanimation   couleur   soleil   et le sec paraît
klaxon    hennissement de freins  cris  explosion   moteur   cheval   vapeur

et la distinction d’une musique intelligible      

 

j’entends derrière

 

 

 

quelqu'un me dire avec ma voix

 


 

 

 

  plus vite
cours tous jours et nuits
dans l’espace les clartés coulent des éternités

sans en révéler une lettre

 

sa hauteur n’est pas connaissable
tes nombres          tes nombres           tes nombres          mon premier chiffre

mes nombres                           néant au pied du mur

 

        arrête toi

sur chaque particule il est gravé des myriades de fois

 

de la multitude à l’unité mon nom compose ton nom         la vérité se trouve à tes trois dimensions

 

 

 

 

le jardin est délicieusement beau
en son centre –on y va par quatre chemins- sur un socle circulaire une fleur de lys
stylisée en pierre a un cœur de chair vivant
je l’embrasse et je prends à la source la musique                ma respiration

 

 

aspirée aux cieux vertigineux par un tourbillon       je suis la lumière
le moule radieux de la vie                  je n’ai besoin de rien              je n’ai plus d’âge
de limite          reine mage             j’aime                j’aime                et j’aime                  je suis divine
éternelle       universellement libre         soumise à la loi du grand souffle qui se
retient                                                                                     l’inspiration

un soupir          la volonté se relâche   ondule   se troue   me lâche
brûlante je roule  boule  arrachée du soleil je bascule au hasard des chocs
de frictions en contraintes dans le chaos du multiple et des lois contrariées
l’haleine glacée me souffle et me fige en amas pesant
je tourne lentement sur moi même                     é g o c e n t r i q u e
chacun est un astre unique entraînant d’autres astres et entraîné à son tour

       j’encercle qui me plaît       je gravite aux environs de toi    tu tournes aussi autour de moi
et de lui           tu l’auréoles              il fait la roue
au clair de la lune la toupie lui joue un tour      elle l’attire alentour
lui tourne la tête et se détourne
le même change de système
je cerne une étoile         l’orbite de ton œil
une ronde vire court
là cyclone   ici disque lent    à l’endroit   à l’envers   on valse  en haut   dedans  au fond
plus loin  de sphères en sphères  celui  qui est venu et celui qui viendra    ensemble dans le principe
entournent la SPHERE des sphères
en son centre un petit point si lumineux et si rapide qu’il est en tous les points
à la fois englobe dans son immense amour la boule de feu comme immobile
E PUR SI MUOVE
A ce point là    toi   moi     planète reflétée par l’atome
S’embrase
Et s’en retourne

au commencement

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

I le Père la source de la musique endormie dans l'être de la pierre

 

II le Fils par lui la musique devient intelligible la vie ou la forme de sa chair c'est le lys

 

III l'Esprit fait battre le coeur et respirer la fleur

 

1
2
3

 

 

 

____________________________________________________________________________________________

 

 

le UN se sépare en DEUX et s'oppose à lui même

 

 

le TROIS commUN entre eux rentre en soi

 

 

le premier et le dernier chiffre

ainsi est il

 

____________________________________________________________________________________________
NB une application du Yin et du Yang dans une disposition trinitaire de la série de nombres qui se retrouve dans toute la nature

 

   

 

 

 

 

au commencement
l'évidence moi sujet et serviteur du verbe être et la puissance créatrice son attribut
 

 

mouvement dans le mouvement mon âme se ramifie en des personnages
morceaux de miroirs où je me contemple tout entière                  je donne ce que j’ai
mais mes œuvres se subdivisent en leurs propres œuvres miroirs où je ne
me reconnais plus     on s’éloigne     on dégénère     on me nie
je renonce                       j’écrase dans l’œuf                                 je lave à grande eau
sauve quelques idées      je continue                                     je recommence
je délimite                       je prête                                          détermine
j’invente des situations          le bon sens       le sens inverse sens dessus dessous
je rends sensible         ultra     infra            incompréhensible
j’émets des ondes qu’ils ne reçoivent pas tous          il faut de tout pour faire
un monde          et les destins s’entravent     sans drame     se trament
ne s’emmêlent pas                            je réagis en chaîne
je combine les vitesses                 j’oriente                j’influence
je favorise                                                                                         je satellise
là ils sont anges     formes inhumaines de l’esprit
ils n’existent que par moi et pour moi             je suis le hasard qui distribue
des parts égales       le Dieu de Justice      et je suis leur Dieu d’Amour

plus tard le fils dont la mère accouchera sortira de mon imagination

 

J’abrège et noue chacun dans une majuscule semence sur laquelle je frappe son nom

 

JE NOTE   J ASSEMBLE LES PHRASES   JE LIE    JE LIS    JE RELIS
JE GOMME  J  ANNOTE      J  ANNONCE  EN  TERMES CHOISIS     JE TERMINE

ET TOURNE LA PAGE

 

 

 

je tisse l’étoffe pour un rôle sur mesures   l’habit fera le moine
je dessine les masques
je mets la main à la pâte
je fabrique
je modèle
je veux la fin je fais don des moyens

le personnage entre dans la peau du comédien

je scelle de vie

 

 

 

j’ordonne la mise en place

 

j’ouvre l’œil

les étoiles et la lune plein feux au dessus de la scène
troisième chant du coq
le soleil se lève sur le décor planté et animé
musique intelligible
sorti de l’abîme du public invisible                                le grand jour

les acteurs sont seuls          ils improvisent ce qu’ils savent par cœur
je n’interviens plus si ce n’est pour souffler où je veux à celui qui se prend au jeu

il n’y a ni héros ni figurants mais des hommes fidèles à une pièce dont ils ne sont librement
que des bons ou mauvais interprètes

et il en sera jugé l’heure venue

 

tout ce qui est écrit s’accomplit
la représentation s’achève
le rideau tombe

 

reviennent des coulisses les chers disparus pour un salut joyeux plus bas que terre

sa tâche remplie on abandonne les ornements    quitte son vêtement
lave son maquillage

les projecteurs s’éteignent dans le théâtre                                  c’est la nuit

 

 

or rien n’a lieu hors de mon regard       je ferme les yeux             le film passe

 

je recueille

 

 

 

un don est un prêt

qu’il faut rendre avec intérêts

 

 

 

ma mère m’a prêté son ventre
elle ne m’a rien donné
je suis sortie de mon père

 

 

 

 

                nativité

       la chair se tord
l’esprit attend
le cœur délivré des amours mort nées
l’âme vierge enfante un Dieu

 

 

 piéta

        mon amour premier né
mon amant sacrifié
ressuscite je t’en prie
pour une plus grande passion

   

 

 

 

 

   icône

       à des barbelés ses ailes jetées
l’enfant dort sur mes genoux
la nuit rêve sous ses paupières
et dans mes mamelles de fer

                 monte une marée de miel

 

 

 

 

parce que la souffrance était mon sculpteur
parce que j’allais           être son chef d’œuvre
                                         me suis pétrifiée

 

 

 

 

LUNDI

et la conscience fut le premier matin de mes yeux béants sur le soir

 

MARDI

mon regard brillant s’étendit              s’étendit à perte de vue confrontant la lumière aux ténèbres

 

MERCREDI

quelque   chose  en moi s’assombrissait   se durcissait   je me faisais des chaînes sans fin de montagnes
retombais inerte   bornée   le front plissé
ma force jaillissante et limpide me déborda   se précipita de ma lourdeur pour s’amasser ailleurs
enfermée dans ma nuit je foisonnai de germes multicolores   agrippai aux racines des générations de forêts et m’endormis confiante dans la foi végétale

JEUDI

bienvenu soit le luminaire de la connaissance     moyeu de la roue   longtemps il éclaire mon corps et ses  rayons réfléchis par le flambeau de la demi conscience éclaircissent mon rêve

 

VENDREDI

de la lune fluctuante instinctive et lisse  je glisse en surface   monstre obscur abyssal  vorace  tentaculaire          nageant  dans les froids courants  mollusque  coquille nacrée perle volatilisée suspendue au souffle   plume  sensible et ailée je plane au dessus des humeurs de l’atmosphère   vol puissant  rapace courageux   j’ose considérer l’œil du soleil

 

SAMEDI

sous le ciel constellé l’animé nocturne  nu  et rampant que je suis se sent si petit      il subit    il espère
à l’aube je me dresse   à quatre pattes  je marche  cours  monte sur les rochers    bondis dans la rosée
vagissement    plainte   première réponse à la sauvage faim


ma nature entière  indéfinie  attend son maître  le lever du jour et de celui qui se tient debout    les pieds sur  la terre et la tête dans les nuages   qui se sait grand   seul l’HOMME qui domine et raisonne


lui aussi   l’homme   dans son élément  éclate sa graine   croît   et offre au bout de ses branches  et selon son espèce du fruit bon à manger des yeux    bel à croquer


le myrte est un arbrisseau à feuillage toujours vert  sa fleur est blanche et parfumée   sa baie d’un bleu noirâtre       ses pétales et son écorce se distillent en liqueur mais ses rameaux ne supporteront jamais ne serait ce qu'une cerise
afin de me connaître je joue à nommer les créatures que je comprends   je renais et grandis avec chacune d’elles         goûte leurs vertus variées et nourrissantes
toutes sont bonnes et bénies en moi   même la mauvaise herbe  et mes animaux me sont utiles
le cri dans ma voix sacrifie l’oiseau et s’élève à l’hymne
le ravissement de la plante subtilise la bête   raffine la danse des lignes souples     esquisse des traits    adorables  

le travail se parfait les mains jointes

  
quand la sécheresse d’une journée trop ensoleillée assoiffe des félins au bout de ses doigts  bordant le lit de   la rivière  derrière le rideau de pluie   dans la tiédeur des larmes douces    le museau des biches  les grottes  l’odeur de la terre et jusqu’au sommet des tiges    l’homme cherche partout son côté femelle ôté au sommeil de l’androgyne adam  et dont ils gardent  l’homme et la femme  la marque l’un de l’autre  pour se reconnaître    se réveiller côte à côte    s’émerveiller   et faire tout proliférer

son nom prononcé contient tout le langage et les mots articulent les choses mieux que ceux qui les disent

les intentions  peuvent peupler une seconde nature  leurs fruits murissent sur l’arbre de vie et leur noyau    est le noyau d’une cellule de gloire immuable qui s’incorpore à la pâte pétrie d’éternité
la joie grisante qui s’élance dans les veines est la pulpe du nouveau vivant enveloppée des atours d’un amour de

DIMANCHE à se mettre à genoux devant

 

 

 

__________________________________________________________________________________________

 

 

                                                                                                          payez et poussez la porte    visitez ma folie
c’est grand comme une cathédrale
sous les voûtes bismillénaires les piliers fondent comme des petit cierges  la prière désespère
et le silence résonne éternellement
en plein milieu du chœur un fils infinissant se matièralise en puisant dans sa croix et insinue sa miséricorde   par pensée   parabole  abstraction et par rémission au travers d’effrayants vitraux filtre un sacré soleil

 

                                                                                                          approchez de grâce


je quête pour ma folie
je me prostitue pour elle                         par amour

entrez


ma chambre est une ardente chapelle           mon lit est un tombeau

venez me voir mourir
je ressuscite chaque matin

transparente et figurée devêtue sur mon âme dépouillée
toute nue je suis la pure vérité suppliciée couchée sur les deux testaments

                                                          bondieu satané ciel tu pisses le sang
mais la main rédemptrice retisse l’alliance dans mes mains
je le jure et je l’étale sur nos têtes
à l’abri   dans l’arche du délire   pécheurs miraculés  nous sommes tous déjà
prophète en mon pays je prêche la dernière et me sauve la première
après moi le déluge

 

                                                                                                                                    SALUT

__________________________________________________________________________________________