sous le ciel constellé l’animé nocturne nu et rampant que je suis se sent si petit il subit il espère
à l’aube je me dresse à quatre pattes je marche cours monte sur les rochers bondis dans la rosée
vagissement plainte première réponse à la sauvage faim
ma nature entière indéfinie attend son maître le lever du jour et de celui qui se tient debout les pieds sur la terre et la tête dans les nuages qui se sait grand seul l’HOMME qui domine et raisonne
lui aussi l’homme dans son élément éclate sa graine croît et offre au bout de ses branches et selon son espèce du fruit bon à manger des yeux bel à croquer
le myrte est un arbrisseau à feuillage toujours vert sa fleur est blanche et parfumée sa baie d’un bleu noirâtre ses pétales et son écorce se distillent en liqueur mais ses rameaux ne supporteront jamais ne serait ce qu'une cerise
afin de me connaître je joue à nommer les créatures que je comprends je renais et grandis avec chacune d’elles goûte leurs vertus variées et nourrissantes
toutes sont bonnes et bénies en moi même la mauvaise herbe et mes animaux me sont utiles
le cri dans ma voix sacrifie l’oiseau et s’élève à l’hymne
le ravissement de la plante subtilise la bête raffine la danse des lignes souples esquisse des traits adorables
le travail se parfait les mains jointes
quand la sécheresse d’une journée trop ensoleillée assoiffe des félins au bout de ses doigts bordant le lit de la rivière derrière le rideau de pluie dans la tiédeur des larmes douces le museau des biches les grottes l’odeur de la terre et jusqu’au sommet des tiges l’homme cherche partout son côté femelle ôté au sommeil de l’androgyne adam et dont ils gardent l’homme et la femme la marque l’un de l’autre pour se reconnaître se réveiller côte à côte s’émerveiller et faire tout proliférer
son nom prononcé contient tout le langage et les mots articulent les choses mieux que ceux qui les disent
les intentions peuvent peupler une seconde nature leurs fruits murissent sur l’arbre de vie et leur noyau est le noyau d’une cellule de gloire immuable qui s’incorpore à la pâte pétrie d’éternité
la joie grisante qui s’élance dans les veines est la pulpe du nouveau vivant enveloppée des atours d’un amour de
DIMANCHE à se mettre à genoux devant
|